Des tendelles, la survie
Autrefois, on ne mangeait pas les grives, on les vendait.
Pratique ancestrale, la chasse à la tendelle,
a d’abord été un moyen d’améliorer
une vie quotidienne difficile. Sur le Causse, |
Moi, j’ai fait quelques sous |
200, 300 ou des milliers, tous ceux qui le pouvaient entretenaient leurs tendelles. Cela pouvait être, pour certains, un véritable second travail pendant 6 mois de l’année. Mais, les années se suivent et ne se ressemblent pas. Des plus aléatoires, la chasse à la tendelle n’était jamais réalisée à grande échelle. « Quand j’étais jeune, je faisais les tendelles en gardant mes 100 moutons. Je ne restais pas beaucoup au lit. Ça me prenait presque 3 heures dans la journée, j’en avais 400. »
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Les plus belles bêtes étaient vendues
sur le marché de Marvejols. « Certains des Gorges achetaient 500 grives pour faire des pâtés. Mais, ils rajoutaient de la ventrèche. Ça rapportait. Les restaurateurs en profitaient pour solliciter les tendeurs. Moi, je les vendais 15 F l’une, 8 F les petits oiseaux (petites grives ou tourdres). Les autres, eux, les vendaient 20 F. Puis, on les retrouvait à 50 F dans les assiettes du restaurateur. » |
Lo grivaïre es passat |
Des fois, si la pierre était trop grosse, |
Simples amateurs ou commerçants, il était de coutume de marchander les bêtes aux tendeurs. « Los grivaïres », comme les appelaient certains, achetaient toutes les semaines une grande quantité de grives dans le but de les revendre dans les grandes villes des alentours. « Il y avait un épicier ici, qui habitait Montignac, il ramassait tout le gibier. Il descendait ensuite à Millau des pleins sacs de jutes. Toutes les semaines, lièvres, lapins, bécasses, grives, tout ce qu’il y avait. Et il nous rendait service. On n’avait pas de congélateur. C’était lui qui payait le mieux. Les grives, ça s’est toujours bien vendu. » |
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